II. Intrigue.

LONDON. 2050.

La capitale anglaise a changé du tout au tout en un peu moins d’un demi-siècle. La quiétude de la ville a laissé place à une nouvelle forme d’anarchie qui caractérise la plupart des pays européens. La crise. L’économie ne marche plus, les dirigeants politiques se sont retirés, honteux. C’est à peine si les gens vont travailler, car les prix sont tellement bas qu’il est facile de vivre. Les adolescents sont de moins en moins scolarisés, seuls quelques-uns, par soucis de conscience, assistent encore aux rares cours dispensés par les professeurs restants. Les jeunes ne font donc plus rien : le niveau de délinquance a considérablement augmenté, la débauche est désormais quotidienne. Une ère nouvelle a commencé, a conquis l’Angleterre au même titre que l’Europe.

Tout se passait dans cette logique jusqu’à ce jour qui deviendrait historique où quatre jeunes gens dénichèrent dans les profondeurs de la ville une fameuse boite. Une boite qu’ils ne tardèrent pas à ouvrir, curieux comme l’étaient les gens de leur âge. Ils la dénommèrent symboliquement : Boîte de Pandore, chose qu’elle n’était pas. De cette dernière s’en échappèrent les sept péchés capitaux, qui touchèrent les quatre amis de plein fouet. Peu à peu les péchés se répandirent dans la ville sans toutefois toucher tous les habitants. Aussi étrange que cela puisse paraître, seule la moitié de la population anglaise fut touchée par les plus grands vices : une personne était touchée par un des péchés en général, sauf pour trois des quatre découvreurs de la « boite aux péchés » qui furent dotés de deux grands péchés. Après quelques recherches, un médecin de renommée internationale doublé d‘un brillant chercheur - Dexter Mercury - su déterminer la cause de la différence : il apprit que cela venait du groupe sanguin des personnes, et plus particulièrement du rhésus. Ainsi, les personnes ayant le rhésus + étaient touchés par les péchés ; au contraire, ceux qui avaient le rhésus - échappaient aux vices sans toutefois fuir les tourmentes. Car les personnes n’étant pas touchés par les péchés ne furent pas épargnés par l’étrange malédiction. Et ce groupe-là fut bientôt scindé en deux entités. La première abritait ceux que l’on a vite nommé les « mauvais ». De par leur comportement chaotique, la façon dont-ils opéraient, ils appartenaient à ce groupe de personnes, et peu à peu la tourmente de l’époque leur monta à la tête. Migraines, paranoïa, des événements pour le moins surnaturels apparurent autour d’eux. Au contraire, l’autre groupe, ne subissait en rien ce genre de choses. Les autres jugés « bons » par la population en général, se mirent à ressentir des présences étranges autour d’eux. Comme quelque chose venu de très loin, dont la chaleur les imprégnait sans qu’ils ne sachent d’où elle venait. Mais surtout, peu à peu, ils se découvrirent chacun un don singulier. Capacité de prédire des événements futurs, capacité d’entendre d’étranges voix leur murmurer des choses insensées à l’oreille, ou encore, capacité d’interférer sur la météo… autant de choses impossibles à comprendre ce qui leur arrivait.

La population anglaise était ainsi scindée et les comportements empiraient à vue d’œil de jour en jour, que ce soit de par les péchés qui touchaient certaines personnes, ou les tourmentes surnaturelles ou même les dons qui surgissaient dans votre vie sans que vous n’ayez rien demandé. Ainsi allait Londres de nos jours.