Two figures by a fountain - iléana -

Messages : 61 Date d'inscription : 27/03/2009

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« Je connais ton père.
Jardin du Luxembourg, Paris. France.
Gemma Y. »

Le parc était gigantesque. Il y avait beaucoup de monde, malgré la crise. Il faisait exceptionnellement beau, que le soleil brillait, c'était époustouflant comme c'était différent de Londres. Et malgré la beauté singulière du jardin, Gemma avait ses pensées ailleurs. Ridicule. Elle était totalement ridicule. Et pourtant, Gemma avait glissé le mot dans la boîte aux lettres de Beckett Iléana. Elle ne la connaissait pas, pas vraiment. Seulement par les paroles qu'avaient échangé Mr. Beckett et son propre père quelques années plus tôt, quand elle était très jeune. Que des bribes de phrase, puisqu'elle était occupée à lire un magasine qui aurait éventuellement pu plaire à sa mère – elle le lui porta le lendemain, sur sa tombe, pour lui faire la lecture. Mais lorsqu'elle avait entendu le mot « A jamais », elle avait prêté une grande attention aux dires des deux hommes. Et finalement, elle avait compris que c'était d'une jeune Iléana dont ils discutaient. Et ce fut la dernière fois qu'elle entendu un dialogue sur la petite inconnue.

Gemma était installée sur une chaise en fer, devant la fontaine impressionnante. Au parc, le paysage n'était ni morbide, ni désolant, non, rien de tout ça. C'était magique. Le seul problème était qu'elle ne connaissait pas le visage de la jeune Iléana. Gems savait seulement qu'elle était blonde aux yeux bleus. Mais il y avait tout de même une centaine de blondes aux yeux bleus dans le parc. La tâche se révélait ardue. Elle n'aurait jamais du, non, jamais. Et pourtant, elle était quasiment sûre qu'Iléana aurait un visage différent. Quelqu'un en colère, d'impatient. Et au milieu de ces centaines de personnes, il n'y en avait qu'une qui avait cette expression.

Elle se leva alors puis se dirigea vers la demoiselle, blonde, aux yeux bleus. Comme Gems l'avait pensé, Iléana était d'une beauté angélique et totalement unique.

Iléana ?

Elle n'avait pas l'air maligne, pas du tout.

Je... Je suis Gemma. Je... J'ai connu votre père, James.

J'ai mis un nom au hasard, si ça ne te va pas, dis-le moi (:

Pas de problème de toute façon Iléana ne connait rien de lui tu as bien fait ^^

« Mon père, un inconnu, il ne m’a jamais manqué, mort ou vif, peu m’importe… »

Il lui a légué son magnifique regard et son nom, rien de plus. Pas le moindre souvenir, pas le moindre nom. D’après elle si sa mère ne lui en a jamais parlé, c’est qu’il y a une raison et même si ça a été dur à admettre à un moment, maintenant elle respecte sa décision. On peut parfaitement vivre sans un père, c’est ce qu’Iléana a fait. Elle pense s’en être bien sorti, jusqu’au jour où… après quelques mots échangé avec sa voisine, Iléana plongea sa main dans la boite aux lettres. Un simple mot 2 lignes et un nom, Gemma, une personne qui lui était inconnue.

« Je connais ton père.
Jardin du Luxembourg, Paris. France.
Gemma Y. »

La respiration d’Iléana s’était coupée, elle avait comme une boule dans le fond de sa gorge, une sensation très désagréable, qu’elle n’était pas habituée à avoir. Son père dont elle n’avait jamais entendu parler depuis des années, la dernière fois qu’elle l’avait évoqué elle devait avoir 12 ans et s’était lors d’une dispute avec sa mère. Et encore elle en avait parlé seule, car elle n’a jamais eut la moindre information, comme si ce fantôme, celui qui avait hanté son enfance était finalement vivant. Etonnamment, avant une quelconque tristesse, ce fut de la colère qu’elle ressentit d’abord. Ça ne pouvait pas être une blague, pour la plupart des gens le père d’Iléana est simplement mort et les plus proches n’oseraient jamais une telle plaisanterie. Horreur ultime que d’avoir essayé de consigner de son existence une personne pendant si longtemps, pour finalement le voir réapparaitre comme ça en deux phrases. Qu’elle prétention de croire que l’on pouvait rentrer dans sa vie comme ça, et puis ce mot ne venait même pas de son père lui-même, il était vivant et n’avait jamais cherché à rencontrer sa fille, il les avait bien abandonné, finalement c’était plus facile de le croire mort. Ce jour là, Iléana fut d’une humeur particulièrement massacrante. Mais elle n’en parla à personne et certainement pas à sa mère, qui avait tant souffert à cause de lui, si elle avait voulu entendre parler de lui, ça aurait déjà été fait. A la colère vint ensuite avec beaucoup d’effort se substituer la curiosité, après tout, on ne lui demander pas de rencontrer son père, juste de voir cette fille. De la rencontrer de parler un peu avec elle, ça n’engageait à rien. Paris, c’était donc pour ça que sa mère détestait tant ce pays, la France … elle avait beau haïr cet homme plus que tout au monde, elle voulait en savoir plus, c’était impossible autrement.

Iléana prétexta donc un weekend chez son copain, pour s’envoler vers la France, direction Paris. Elle arriva à Paris dans la matinée, il faisait beau, c’était la première fois qu’elle dépassait les limites de l’Angleterre seule, à vrai dire le seul voyage qu’elle avait fait était un voyage scolaire et Espagne. Une boule au ventre, l’adrénaline plus présente que jamais auparavant, même avant un examen, ça ne faisait pas cet effet là. Paris était une ville magnifique, elle manqua de se perdre un nombre de fois incalculable. Heureusement les cours de français donné à l’université, lui permirent de sen sortir à peu près et de retrouver son chemin. Le Trocadéro n’était pas non plus le lieu le plus difficile à trouvé à Paris. Elle se posa à l’entré du Trocadéro, histoire que tout le monde la voit bien, car elle ne connaissait rien de cette personne, encore moins son apparence physique, pourvu qu’elle parle anglais… espérant que sa correspondante mystérieuse arriverait à la reconnaitre, elle attendit, se rongeant les ongles jusqu’au sang et tournant dans tous les sens son billet d’avion qu’elle n’avait pas lâché depuis qu’elle avait quitté l’aéroport et qui ne ressemblait plus vraiment à un billet maintenant. Après quelques heures de patience à rester debout et à se poser toutes les questions possible et imaginable, elle vit une jolie brune aux airs mystérieux et inatteignable mais qui s’avançait néanmoins vers elle, silencieuse Iléana attendit. Elle l’appela par son prénom… c’était elle, ça ne pouvait être qu’elle et le cœur d’Iléana battait à la chamade. Elle avait devant elle une jeune fille qui connaissait son père, qui était-elle pour lui ? Peut être sa fille, toutes les possibilités possibles et imaginables se bousculaient dans sa tête. Puis plus rien, comme un grand vide.

« Je... Je suis Gemma. Je... J'ai connu votre père, James. »

James… son père s’appelait James… jusqu’à présent Iléana avait ignoré jusqu’à son nom. Un long silence s’installa, le temps que la demoiselle reprenne pied. Déjà une bonne chose, elle parlait l’anglais. Devant la gêne compréhensible de la jeune fille Iléana força un sourire, néanmoins convainquant.

« Comme tu t’en doutes moi je suis Iléana, enchantée... Je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à ton mot et que j’ai pas mal de questions à te poser... »

Iléana laissa un peu de temps à Gemma pour s’en remettre également, puis elle l’invita à s’asseoir sur des chaises en fer derrière elles. Gemma dégageait quelque chose, qui faisait qu'Iléana avait envie d'vaoir confiance en elle. Iléana ne savait pas trop quand et sur quoi commencer mais elle avait plein de questions en tête, il fallait bien les sortir à un moment ou à un autre de toute façon, alors elle se lança.

« Pourquoi m’avoir contacté et comment me connais-tu et surtout comment connais-tu mon père ? »

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Gemma fut étonnée de voir Iléana lui sourire. Elle ne s'attendait pas à la voir aussi confiante avec une parfaite inconnue qui prétendait connaître son père. À sa place, Gems aurait sondé l'individu des pieds à la tête et peut-être ignoré. Et malgré son trouble, qu'elle ne montra aucunement, elle lui rendit simplement son sourire, tandis qu'Iléana se présentait. Naturellement elle la connaissait. Par le biais de piètres lettres, de pauvres mots. Et bien sûr, la jeune femme s'attendait bien à ce qu'Iléana lui pose une montagne de questions. Peut-être était-ce pour ça qu'elle avait glissé le papier dans sa boîte aux lettres ? Parce qu'elle avait besoin de parler de quelque chose – ici du père d'Iléana – elle avait besoin de répondre à des interrogations, comme avant, comme quand sa mère la questionnait des multitudes de fois sur ce qu'elle avait mangé à midi alors qu'elle était en parfaite connaissance du repas qui avait été servi pour le déjeuner (puisque c'était elle qui l'avait cuisiné) ? Elle ne savait pas exactement, pas encore.

Pourquoi m’avoir contacté et comment me connais-tu et surtout comment connais-tu mon père ?

C'étaient ici des questions très pertinentes. Elle aurait du mal à répondre à la première, et aussi à la seconde mais pour la troisième, peut-être un moins. Enfin si. Enfin non. En réalité, Gemma ne savait pas exactement comment s'y prendre. Elle ignorait comment formuler les choses. Puis si ça se trouvait, il y avait des centaines d'Iléana Beckett à Londres dont une cinquantaine qui n'avaient jamais connu leur père. Super. Tout compte fait, ce scénario ne tenait pas parfaitement la route puisque dans l'annuaire, il n'y avait eu qu'une seule personne au nom de Beckett...

Je cherchais un nom dans l'annuaire quand je suis tombée sur Beckett... Il avait aussi parlé de ta mère... Il n'a pas dit son nom mais puisqu'il n'y avait qu'une « Beckett », je me suis dit que c'était certainement toi, sa fille...

Il y eut un silence. Gemma réfléchissait.

Je ne te connais pas. Enfin... Il avait dit que tu avais des yeux bleus et des cheveux blonds... Et puisque j'imaginais qu'ici, il n'y aurait qu'une personne pour être impatiente – et peut-être furieuse – je t'ai reconnu... Puis... Tu as les mêmes yeux.

Elle eut un air rêveur. James était un très bel homme, à l'époque. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait plus vu. James avaient les yeux pétillant à tout moment et pénétrant comme si il arrivait à lire en vous comme si il lisait dans un livre - ce qui n'était pas totalement faux. Et Iléana avait les mêmes. Pour le reste, ils ne se ressemblaient nullement. La jeune femme devait certainement être le portrait craché de sa mère, comme l'avait dit Mr. Beckett quand Gemma avait été enfant. Et pourtant, à cette époque-là, Iléana ne devait pas être très grande, quelques années seulement ?

Ton père est... Ou plutôt était je crois... Un ami de mon père... J'avais surpris une conversation sur toi, oh, une dizaine d'années plus tôt... Je ne sais pas trop ce qu'il est devenu, mais tu peux savoir qu'il disait qu'il pensait souvent à toi...

[Désolé c'était un peu chaud cette semaine avec mes cours, j'ai pas pu te répondre avant ^^]

Il pouvait paraitre étrange qu’Iléana soit si confiante envers une personne dont elle ne connaissait rien et qui en plus lui parlait d’un père dont elle ignorait tout. La situation l’intriguait, l’énervait même, mais Iléana était comme ça, elle laissait rarement paraitre ce qui la dérangeait, et puis il fallait également avouer que c’était une grande naïve. Elle n’avait pas pour habitude de se méfier des gens qu’elle croisait, il n’y avait qu’à un certain moment, quand ils s’approchaient trop d’elle qu’il pouvait lui arriver de se refermer mais là encore, en ce qui concerne son père, il était impossible de savoir comment aller réagir la jeune femme. Spontané et ouverte, loin de toute méfiance elle voulait échanger avec Gemma, quoi elle ignorait les détails mais connaissait les grandes lignes et c’était suffisant pour s’annoncer intéressant.

Son père connaissait donc son existence, plus attentive que jamais Iléana buvait les paroles de Gemma. Il avait parlé d’elle à quelqu’un, c’était très étrange comme sensation, presque impossible à décrire un mélange de malaise et de manque. Il avait pensé à elle mais elle ne s’en sentait pas mieux pour autant, bien au contraire. C’était donc ça leurs pères avaient été amis il y a des années de cela. Ça avait du trotter dans la tête de Gemma un moment depuis le temps.

Il aurait pensé souvent à elle… belle intention… très noble sans aucun doute, mais un peu léger tout de même, beaucoup trop léger pour Iléana. La jeune fille ne s’était pas attendue à grand-chose en venant ici, après tout son père n’avait jamais pris contact avec elle, pourtant elle était déçue, il devait encore lui rester une lueur d’espoir après ses 19 ans d’attente. Mais non son père n’était pas un agent secret retenu à l’étranger et forcé au secret, ni un amnésique, ni un criminel, ni un fou, elle aurait presque préféré pourtant. C’était quelqu’un comme tout le monde à la différence qu’il avait oublié son rôle de père, une broutille, comparé aux horreurs de ce monde, mais tout de même un traumatisme pour cette petite fille. Le visage d’Iléana avait quelque peu perdu de son éclat, elle venait de se prendre une sacrée baffe, toute sa vie elle avait cherché à faire comme si ça ne l’avait pas touché et là en deux phrases elle se rendait compte de la souffrance qu’elle avait refoulé. Quelque peu sonné elle tenta tout de même de se rassembler pour répondre à Gemma.

« Je n’en doute pas, il pensait tellement souvent à moi qu’il n’a jamais cherché à me voir. »

Sans s’en rendre compte, Iléana avait répondu très sèchement. Il lui faudrait certainement du temps. elle s’en voulait pourtant d’avoir répondu comme ça à la jeune fille après tout ce n’était pas son père qu’elle avait en face d’elle mais belle et bien une jeune fille qui n’avait rien à voir là dedans et qui avait eut pour seule tord de vouloir l’aider. Mais après une réplique froide, il est souvent dur d’enchainer. Elle prit une grande respiration, tenta de se calmer et se lança :

« Désolé, c’est juste que… non désolé j’ai aucune excuse, j’aurais pas du te répondre comme ça, ça fait bizarre tout ça d’un coup, ça me touche vraiment, que tu es eu le courage de m’en parler, amis je ne suis pas sur d’en vouloir plus, j’aurais peut être deux dernière question, si ma curiosité me permet de m’arrêter là, il vivait en France ? À Paris ? Penses-tu qu’il soit toujours vivant.»

Horrible dilemme, la curiosité qui voulait en savoir plus et la raison, qui tentait de calmer les choses, après tout tu ne l’as jamais connu et tu ne t’en portais pas plus mal jusqu’à présent. Les demoiselles avaient toute l’après midi devant elles, Iléana pensa bon de changer un peu de sujet, tout d’abord car Gemma l’intriguait et qu’elle aimerait en savoir un peu plus sur elle quand même et parce que si elle voulait garder son calme il valait mieux y aller progressivement.

« Vu qu’on a l’après midi devant nous, on peut aller se pauser dans un café si ça te dit. »

« Et sinon toi ? Tu sembles en connaitre pas mal sur moi, j’aimerai réégaliser un peu les choses, tu viens d’où et tu fais quoi de beau dans la vie ? »

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Gemma eut comme réponse un silence. La jeune femme baissa les yeux, elle n'osait pas regarder Iléana. Peut-être allait-elle éclater et hurler et jurer ? Ou peut-être allait-elle se taire et partir ? Gemma ne savait pas trop. Elle ne la connaissait pas assez après tout. Il s'agissait d'une affaire délicate pour la demoiselle aussi. Mais elle savait, ou plutôt, avait un fort pressentiment qu'une réaction d'Iléana n'allait pas tarder. D'ailleurs, elle ne se trompait pas puisqu'elle répondit finalement, d'une voix sèche et avec une touche de colère, aux paroles de Gemma, qui contemplait toujours le sol et qui avait quasiment eut le temps de mémoriser chaque détail du parterre.

[color=#4682B4]Je n’en doute pas, il pensait tellement souvent à moi qu’il n’a jamais cherché à me voir.

Gemma aurait bien aimé lui dire qu'il avait ses raisons mais ça n'aurait que d'accentuer sa colère, ou peut-être le contraire. Mais elle misait plutôt sur le renforcement de sa fureur, qui sembla s'évanouir quelques secondes plus tard.

Désolée, c’est juste que… non désolé j’ai aucune excuse, j’aurais pas du te répondre comme ça, ça fait bizarre tout ça d’un coup, ça me touche vraiment, que tu es eu le courage de m’en parler, amis je ne suis pas sur d’en vouloir plus, j’aurais peut être deux dernière question, si ma curiosité me permet de m’arrêter là, il vivait en France ? À Paris ? Penses-tu qu’il soit toujours vivant ?

Oh, ne t'inquiètes pas, pose autant de questions que tu veux. Il ne vivait pas en France mais s'y rendait souvent. J'ignore pourquoi, je n'y ai jamais fait attention... Parfois à Paris, parfois à Nice, parfois à Bordeaux. Ça dépendait. Et il doit certainement être encore vivant, ou du moins, je l'espère... Sa dernière lettre avec mon... Pè... Père date d'un an. Je n'ai jamais lu ce qui y était écrit mais j'imagine que ça ne devait pas être très beau à lire puisque... Enfin. Il faut comprendre, ils n'ont jamais été très doués pour tenir une relation épistolaire. Ça marchait généralement mieux entre deux bon verre de vodka.

Gemma plaisantait... A moitié. Peut-être qu'Iléana le saisirait, peut-être que non. Pour la réconforter, la jeune femme lui sourit puis leva la tête vers le soleil. Il faisait affreusement beau en ce mois de juillet, et affreusement chaud. L'anglaise retira son gilet puis reporta son attention sur son interlocutrice.

Vu qu’on a l’après midi devant nous, on peut aller se pauser dans un café si ça te dit.

Oui, pourquoi pas !

Elles plièrent leurs bagages puis se dirigèrent vers un café qui se trouvait à proximité. À cause de la chaleur étouffante – Gemma était plutôt adepte au froid – Yoo fille commanda un Ice Tea Liptonic avec une bonne dizaine de glaçons – elle l'avait précisé au serveur qui avait une apparence plus que séduisante mais que la demoiselle ignora totalement. L'homme au costume classe mais simple prit aussi la commande d'Iléana puis partit et revint deux secondes plus tard avec leurs demandes. Gemma se mit à boire, tout en écoutant les paroles de la londonienne.

Et sinon toi ? Tu sembles en connaitre pas mal sur moi, j’aimerai réégaliser un peu les choses, tu viens d'où et tu fais quoi de beau dans la vie ?

Iléana désirait en savoir plus sur elle. Point faible. Gros hic. Gemma ne savait pas parler d'elle. Elle savait écouter, mais raconter sa vie, non merci. Mais puisqu'Iléana en valait la peine, et que Gemma n'était pas seulement venue pour lui parler de son père, elle décida de faire un effort et de choisir les bons mots. Hum.

Je viens de Londres, j'ai toujours – ou presque toujours – vécu à Londres... J'ai fini mes études l'année dernière et je suis en pleine année sabbatique. J'ai coupé les ponts avec mon père, parce que je considère que je peux m'en sortir sans lui à présent...

Elle hésita à mentionner l'histoire des maléfiques et des anges. C'était une des causes de leur « séparation » après tout.

… Et ma mère a disparu quand j'avais 8 ans. Enfin, elle est morte. Elle m'a beaucoup manqué... Mais c'est le passé, je ne devrais pas t'en parler à présent. Il faut... Regarder vers le futur comme on dit.

Elle lui sourit, essayant d'avoir un air convainquant. Peine perdue. Ce départ était le pire qu'elle ait eu à subir dans sa vie, et Iléana pourrait certainement le comprendre.

Mais je ne te connais pas trop tu sais ? J'ai juste entendu parler de toi une fois, comment veux-tu que je me fasse une réelle idée de ce que tu es ? Tu fais quoi toi ?

Un second sourire. Gemma se sentait minable.

[désolée, c'est pourri... ><]

[Je trouve ça très bien ^^]

Iléana sourit légèrement en entendant Gemma parler de la relation entre son père et celui d’Iléana.

« Il faut croire que nos père ne sont pas doués pour les relations longues distance. »

Les demoiselles se dirigèrent vers le premier café qu’elles trouvèrent, elles se posèrent sur la terrasse pour profiter du soleil, il faisait encore plus chaud qu’en Angleterre, mais il y avait par moment un petit vent frais pas désagréable. Elle hésita un instant avant de faire sa commande comme toujours, jus de fraise ? Jus de framboise ? Jus de citron ? De plus le serveur était plutôt distrayant, ce qui ne l’aidait pas. Elle finit par se jeter à l’eau avec un diabolo citron bien frais. Le serveur revint quelques instants plus tard avec leur boisson, Iléana lui fit un joli sourire et passa à autre chose, sa commande était enfin là, elle qui était assoiffé tira quelques gorgées sur la paille ça faisait un bien fou. Elle attendit alors la réponse de Gemma. Elle avait bien sentit qu’il y avait eut un petit moment de flottement, peut être que Gemma ne s’attendait pas à ce qu’Iléana lui pose des questions à elle et qu’elle n’aimait pas particulièrement en parler, Iléana allait lui dire un truc du genre « fais moi taire quand je deviens trop bavarde ou trop curieuse » mais elle n’en n’eut pas le temps car finalement Gemma lui répondit. C’était amusant de se dire qu’il leur avait fallu se rencontrer en ses circonstance au beau milieu de Paris alors que les deux jeunes femmes auraient presque put être voisines. La vie de Gemma n’avait visiblement pas été des plus facile, elle avait perdue sa mère jeune et avait coupé les ponts avec son père, n’ayant pas mentionné l’existence de frères et sœurs, Iléana l’imagina bien seule. Iléana se risqua à poser quelques questions de plus, après tout il est vrai qu’elles ne se connaissaient pas, mais c’est parfois plus facile de se confier ainsi.

« Tu as fais quoi comme étude ? Une année sabbatique ça doit aire du bien, faudra que j’y pense un de ses quatre. »

Elle but encore quelques gorgées en enchaina :

« Comment ça se fait que tu as coupé les ponts avec ton père, il s’est passé quoi ?... te sent pas obligé de me répondre si ça te gène d’en parler. »

Pour Iléana il était assez dur de s’imaginer couper les ponts avec un membre de sa famille proche. Visiblement leurs deux pères n’étaient pas doués pour les relations, tout court.

« Même si c’est pas toujours facile de regarder vers le futur sans pour autant oublier le passé, faut arriver à composer, c’est jamais simple. »

Etrangement Iléana se sentait très proche de Gemma, pourtant elle avait des vies sensiblement différentes. Arriver à composer avec le vide laissé par la perte d’un parent, n’est pas chose facile, Iléana avait en quelque sorte vécu ça, sauf qu’elle n’avait jamais connu son père aucun souvenir qui fait pleurer à évoquer. Histoire de redonner un peu de baume au cœur à tout le monde, Iléana lui sourit et lui tendit son verre pour trinquer, un peu tard soit, mais mieux vaut tard que jamais.

« À notre rencontre et à l’avenir ! »

Elle but à nouveau une bonne gorgée.

« Moi… heu…j’ai 19 ans, j’ai fait un an à la fac de droit, mais elle a fermé récemment, du coup en ce moment je bosse au tribunal avec le Juge Brixton, histoire de pas perdre la main. C’est très intéressant. Sinon je n’avais jamais quitté Londres avant aujourd’hui ou presque, si on oublie le voyage scolaire du collège. »

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Il faut croire que nos père ne sont pas doués pour les relations longues distance.

Gemma lui sourit. C'était vrai, et d'ailleurs, il était indéniable qu'elle ressemble à son père. Elle n'était pas douée pour les relations tout court, elle en était persuadée. Et pourtant, elle s'était imposée cette année sabbatique pour se rattraper, pour recouvrir toutes les années qu'elle avait totalement consacré à sa mère. C'était ce que la défunte aurait voulu, Gems en était persuadée. Mais la jeune femme avait oublié qu'avant le décès de sa mère, elle était pleine de joie, tous les élèves de son école étaient ses amis, elle était entourée et riait toujours. Cependant la tristesse avait masqué cette période heureuse de sa vie à jamais, car Gemma ne voyait que les beaux moments qu'elle avait passé en compagnie de sa mère, rien de ce qui soit relié avec ses anciennes amies. Elle se disait qu'elle avait eu quelques camarades proches par ci par là, rien que cela. Comme c'était faux ! Mais que pouvait-elle y faire ? Sa mémoire reniait à jamais cette partie, inconsciemment. Rien ne pouvait inverser le processus, il était trop tard. Ou peut-être pas. Mais qui de ses copains de primaire voudrait la recontacter pour tout lui rappeler ? Qui aurait le courage alors que tous pensaient qu'elle resterait éternellement dans son silence.

Tu as fais quoi comme étude ? Une année sabbatique ça doit faire du bien, faudra que j’y pense un de ses quatre.

Huh. Je fais écononie et social. Et enfin j'ai fini ! Il n'y avait pas d'écoles proprement dits, j'ai du dénicher les cours sur Internet, et encore, certains n'étaient que du faux...

Comment ça se fait que tu as coupé les ponts avec ton père, il s’est passé quoi ?... te sent pas obligé de me répondre si ça te gène d’en parler.

C'est... Compliqué. Je ne sais pas non plus pourquoi exactement mais c'était un besoin capricieux et égoïste... Enfin. Je voulais reprendre goût à la vie et la seule chose qui me reliait directement à ma mère était mon père. Et... C'est une vieille histoire

Un silence.

Même si c’est pas toujours facile de regarder vers le futur sans pour autant oublier le passé, faut arriver à composer, c’est jamais simple.

Gemma ne répondit rien, Iléana avait totalement raison. Elle semblait lire en elle, dire la vérité mieux que n'importe qui alors qu'elles ne se connaissent à peine. Et elle dégageait un sentiment de confiance impréssionant, ce qui facilitait la jeune femme à se confier, à raconter son histoire. On aurait cru qu'elle n'était pas venue à Paris pour Iléana, pour lui dire la vérité sur son père, mais pour elle, pour qu'elle dépresse un peu, loin de Londres et du temps maussade et froid. C'était magique comme son interlocutrice semblait à l'aise et semblait s'intéresser à elle, Gemma Yoo qui s'était toujours sentie inutile auprès des vivants. Non qu'elle eut des pensées suicidaires mais Gems n'avait jamais eu la réelle impression que quelqu'un se souciait d'elle. Iléana la réconfortait, d'une certaine manière.

À notre rencontre et à l’avenir !

Tchin !

Gemma lui tendit le verre et elles trinquèrent, comme de vieilles amies. Ça lui fit du bien. Elle écoutait Iléana tout en buvant lentement son IceTea.

Moi… heu…j’ai 19 ans, j’ai fait un an à la fac de droit, mais elle a fermé récemment, du coup en ce moment je bosse au tribunal avec le Juge Brixton, histoire de pas perdre la main. C’est très intéressant. Sinon je n’avais jamais quitté Londres avant aujourd’hui ou presque, si on oublie le voyage scolaire du collège.

C'est dur non, d'étudier le droit... J'avais pensé à m'y lancer mais... J'étais déjà découragée en vue de toutes ces lois... Tu n'aimes pas voyager ?

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