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 Isia Chaporelle

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Isia Chaporelle

Isia Chaporelle


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MessageSujet: Isia Chaporelle   Isia Chaporelle EmptySam 11 Avr - 15:20

Acte 1er : Simplicité de vie, une nouvelle maison.


« Les évènements se précipitent, tu ne contrôles plus rien et rien ne va plus, les jeux sont faits. T’as beau courir, t’as beau chercher, tu rattraperas pas ce qui t’a semée.
La vie tu l’as perdue, ce jour là.
T’as couru, t’as trébuché, ta vie en quelques instants elle a défilé,
Sauf que t’as pas revu toute ta vie, t’as pas vu tous ces instants bénis.
En fait, t’en souviens-tu ? Te souviens-tu de ces beaux moments ?
Ont-ils seulement existé, tes beaux moments ? »


Cela a commencé si bêtement, une procréation parmi tant d’autres pour créer l’enfant normale type. Elle n’avait pas échappé à la routine, au classique, qu’incombait une naissance. Mais qui l’aurait donc pu ? Personne, ou personne jusque là du moins. Et puis, le clonage pour qui ? Pour créer une armée de civils qui aurait rétabli l’ordre et ramené la prospérité. Idée quelque peu ridicule et désuète.

Paris 1er arrondissement, appartement des Chaporelle , 2035.


La petite tête blonde qu’elle était, ressortit ébouriffée des nombreuses couvertures qui l’avaient couverte cette nuit comme toutes les autres nuits d’ailleurs. Ce fut ensuite le tour de ses bras qui s’étirèrent fort, comme s’ils cherchaient à atteindre le haut plafond de sa chambre. Des soupirs et bougonnements se firent entendre comme si elle n’avait pu se reposer que cinq minutes au lieu des dix dont elle pouvait se vanter d’avoir profité. Sa chère mère venait d’ouvrir les rideaux qui donnaient sur un ciel dénué de nuages, au soleil éclatant comme elle les aimait tant, mais seulement une fois sortie de son lit et parfaitement éveillée. Les réveils n’étaient pas vraiment les moments de la journée qu’elle affectionnait le plus. A douze ans, c’était sans doute normal. Car peu de filles de douze ans aimaient se lever aux aurores, surtout de celles qui n’avaient pas suivi un enseignement radical et sévère. Le sien était parfait, il lui convenait tout à fait. Des parents attentionnés, sans besoins, pouvant lui apporter tout ce dont elle rêvait, sans pourtant accéder aux excès d’une enfant qui serait devenue gâtée, ce qu’elle n’était pas, bien entendu. C’était aussi ce qu’aurait dit tout enfant perverti par l’argent, mais dans son cas, on ne pouvait jurer le contraire. Ne disons pas qu’elle se serait contentée du strict nécessaire mais son train de vie avait des allures tout à fait normales et elle ne ressemblait pas à toutes ces princesses rose bonbon légèrement hystériques qui partageaient le même immeuble que le sien. Quand elle repoussa toutes ces épaisseurs de son petit corps d’enfant, encore légèrement déconnectée de la réalité, aplatissant à l’aide de sa petite main les mèches rebelles et les épis que lui avait procurée cette nuit où elle s’était encore roulée dans tous les sens, elle observa sa maman, longuement, cette dernière qui se tenait devant elle attendant que « sa majesté » si elle le voulait bien daigne se lever.


« Vous lèverez-vous donc bientôt, mon enfant ? »
« Et pourquoi pas le petit-déjeuner au lit, maman ? »
« Je ne sais si une fois repartie, je retrouverais le chemin jusqu’à votre chambre, il est fort probable que je me perde. Votre petit-déjeuner serait alors perdu. »
« Les Anglaises n’ont visiblement pas un grand sens de l’orientation. J’accèderai à votre requête si et seulement si, vous me laissez encore dormir...Disons deux heures. »
« Ce serait donc à Midi que vous vous lèveriez et à cette heure, on ne sert plus de petits-déjeuners, ne souhaitiez-vous pas ne pas le sauter... ? »
« Voilà qui complique les choses, je m’y résoudrai donc. Dix heures c’est bien assez tard pour la reine de ces lieux. »
« Mademoiselle nous fera-t-elle donc l’honneur de sa présence à l’humble petit-déjeuner familial que nous vous avons préparée ? »
« Il se pourrait en effet que je m’y joigne, mais laissez moi donc le temps de faire ma toilette. »
« Je vais tenter de ne pas mourir d’impatience jusque là de trop vous avoir espéré à mon humble table. »
« Vous ferez bien ainsi, chère maman. »


Le dialogue mère-fille qui venait d’avoir lieu à l’instant avait tout d’un échange de bonnes manières et de retenue. En vérité, il était amusant pour les deux de s’amuser à jouer ce rôle de famille bien droite et à l’éducation sans reproches. On mesurait ainsi que malgré son origine britannique, la mère n’avait rien à envier à ses voisines coquettes et parfaitement fidèles à l’image d’une Parisienne. L’amitié qui les unissait témoignait de l’absence de frères et soeurs de la jeune fille et de l’amour que chacune portait pour l’autre, la famille ne comptant que trois personnes.
Après sa toilette, l’enfant se rendit dans la salle à manger habillée et prête pour une nouvelle journée, le visage étincelant, les cheveux arrangés, où l’attendait ses parents. Elle se dépêcha d’aller embrasser son père puis de s’asseoir, ils devaient l’attendre depuis quelques minutes, peut-être s’impatientaient-ils une fois de plus.


« Eh bien Isia, des problèmes pour se lever ? l’interrogea son père. »
« Aucun papa, juste besoin d’un peu de temps pour redescendre sur terre. »


La relation entre elle et son père était également dans les mêmes tons qu’avec sa mère, bonne entente et respect, mélangés à une sincère tendresse. Elle leur sourit amicalement. Ses parents avaient été heureux de se rendre compte que leur fille ne leur procurerait pas de problèmes au sujet d’une quelconque « préadolescence », qu’elle semblait parfaitement la même, si ce n’est qu’elle grandissait et s’embellissait chaque jour, du moins à leurs yeux.
Lui rendant son sourire, son père adopta toutefois un air plus grave, signal du commencement de sérieuses conversations, un changement, un problème, elle ne le savait encore, aucun précédent ne l’avait annoncé.


« Isia... »
« Oui... ? »
« Ta mère et moi avons beaucoup réfléchi ces derniers temps... »
« A quel sujet ? Y aurait-il un problème ? »
« Non aucun, enfin, en rapport avec les derniers évènements, nous nous sommes rendus compte que peut-être un changement allait s’imposer... »
« Un changement ? De quel type ? »


En vérité le père ne semblait pas si pressé que cela à dévoiler ce nouvel élément. Peut-être lui déplairait-il... ?

« Nous envisageons sérieusement de quitter Paris et d’aller emménager en Angleterre. »

C’était sorti tout seul, en une phrase, la vérité était sortie, claire et précise. Un silence s’installa tout d’abord, Isia garda sa cuillère en bouche et au moment où elle l’ôta, légèrement curieuse, elle répondit.

« C’est un problème ? »

Ses parents furent à leur tour interloqués, s’étaient-ils attendus à cette réponse ? Non, loin de là, ce n’était pas le style de réponses que donnaient généralement les enfants à l’annonce d’un déménagement.

« Eh bien, cela ne te dérange pas ? »
« Pas le moins du monde, l’Angleterre est le pays de maman, je ne vois pas pourquoi y vivre me dérangerait. Encore si vous m’aviez demandé d’aller y vivre toute seule, peut-être que je l’aurais mal pris... Mais ainsi, je ne vois pas pourquoi je devrais m’énerver. Cette idée me plait. »


Les raisons de ce déménagement lui importaient peu et les conditions dans laquelle elle allait probablement écouler quelques années de sa vie ne l’inquiétait pas plus que cela. Elle était heureuse ainsi, entourée de ses parents. De plus, la curiosité de voir quel était ce beau pays plein de charmes dont on lui avait tant parlé avait occupé ses pensées et bientôt, elle ne penserait plus qu’à cela.

Quelques temps après, lors de son départ, elle ne put dominer cette mélancolie qui la tint de savoir qu’elle quittait ce beau lieu, plein de charmes lui aussi, et de magie, lieu qui l’avait vu naître et grandir, pleurer comme rire. Lieu qu’elle avait aimé. Lieu qu’elle quittait. Pas éternellement, certes, mais qu’elle quittait tout de même. Tant d’évènements seraient effacés par les prochains habitants de leur appartement, effacés en moins de deux. Et pourtant, elle savait que si elle y revenait, tout serait pareil, elle se remémorerait chaque meuble, chaque odeur, chaque disposition...
Ils arrivèrent en Angleterre et s’installèrent dans un appartement centré, comme l’avait été celui dans lequel ils avaient vécu en France. Un appartement au centre de Londres, cela avait la même valeur qu’un à Paris mais cela n’avait jamais été une barrière, un problème pour eux. Leur seul souhait était à vrai dire qu’ils s’adaptent rapidement et prennent goût à cette toute nouvelle vie, et à ce tout nouveau lieu, qui malgré sa disposition était bien différent. Londres était simplement et naturellement tout à fait différent.



Dernière édition par Isia Chaporelle le Dim 12 Avr - 0:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Isia Chaporelle   Isia Chaporelle EmptySam 11 Avr - 16:30

Acte 2 : Ruptures, chute et abandon.


Londres Kensington, appartement des Chaporelle, 2037


Agenouillée derrière la rampe de l’escalier de l’estrade, un tableau revu et encore revu par les enfants tristes, elle les regardait, les observait, bouger, s’exciter, s’énerver l’un sur l’autre. Crier et puis pleurer, cacher leurs visages puis dévoiler les larmes traîtres d’une émotion un peu trop forte, traître signe de la fin de toute chose. En tout cas pour elle, ça l’était, les voir se déchirer et se détester plus, minute après minute. Qu’est ce qui n’avait pas marché ? Qui avait pu être la cause de ce désastre ? de la fin de cette famille si unie au départ ? On ne comprend pas toujours quand on a quatorze ans, pourquoi c’est ainsi et pas autrement.
Quel était le problème ? A qui la faute ? Elle ne cessait de se le répéter. Il lui fallait trouver des réponses, des réponses qui l’aideraient à résoudre le problème. Mais déjà les portes claquaient, et c’était le silence sourd. Ses tympans bourdonnaient, ses yeux rouges, une respiration haletante, nervosité qu’elle ne pouvait retenir, peur acclamée de l’appréhension d’un futur qu’elle avait déjà deviné.
« Pourtant encore hier… » Se disait-elle. Ils ne s’étaient pas disputés, ils ne se disputaient jamais en réalité. Qu’est ce qui avait changé à ce point pour que du jour au lendemain, tout change, tout casse ? Tout était brisé, en petits morceaux que chacun tentait quand bien même de ramasser, mais pour faire tout retomber, à la moindre nouvelle blessure. Les mains de l’un comme de l’autre étaient désormais bien trop entaillées.
Isia passa encore ses doigts sur ses joues, essuyant naïvement l’humidité qui ne saurait que revenir. Ils firent à nouveau réapparition dans la salle, ne l’avaient-ils donc toujours pas remarquée ? Etaient-ils à ce point énervés pour ne pas se rendre compte que leur progéniture les regardait se crier des paroles dénuées de sens. Non, cela n’avait aucun sens pour elle, elle ne comprenait pas pourquoi, et on ne lui expliquerait pas non plus, elle le savait.
De toute façon, s’ils avaient su qu’elle était là, cela n’aurait rien changé au résultat final. Elle le savait, et c’est pourquoi, elle ne s’était pas encore manifestée. Les larmes continuaient de couler désespérément des yeux de chacune des personnes présentes dans la pièce.
Un instant de trop, une larme de trop, la fit se lever brusquement, pousser un gémissement et montrer sa détresse à ses parents qui étaient allés trop loin. Ils se tournèrent tous deux vers elle, ressentant soudain la honte, celle de ne pas avoir su préserver leur enfant de leurs erreurs. Ils parurent désolés, mais une fois encore, cela ne changerait rien. La jeune fille entama une marche puis en un instant, étrangement, elle sentit que ses membres ne lui appartenaient plus, qu’ils commençaient à faiblir et que tout ce qu’elle aurait pu faire, c’était de s’écrouler lourdement sur les marches de l’estrade. Il en fut d’ailleurs ainsi, et ses yeux clos, son corps dégringola les escaliers, pour finir raide au terme de cette chute. Les cris s’en suivirent mais le corps de l’enfant demeurait raide. Ensuite des sirènes de détresse, le secours, l’arrivée dans des salles blanches et illuminées qu’elle ne pouvait voir, les paupières trop lourdes mais dont elle sentait tout de même l’illumination. Et puis le réveil, quelques jours plus tard, elle se réveilla.
Et en effet, il était trop tard. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, les images floues d’abord, se formèrent progressivement et elle comprit rapidement qu’autour d’elle ne se trouvaient que sa mère et une infirmière. Elle comprit tout de suite. Le visage de sa maman avait beau sourire de toutes ses forces, elle sentait la pesante atmosphère qui régnait dû au manque du père qui serait désormais absent. Ses parents avaient beau être désolés, désolés de perturber l’équilibre familial qui l’avait rendu si heureuse avant, cela ne changerait rien.
Elle ne dit rien, ses yeux rouges ne laissèrent pas les gouttes perler. Elle observa juste sa maman quelques instants durant, l’air si désolé, confuse, puis saisit la lettre sur la table disposée à côté de son lit de souffrante et lit… ces simples mots, sincères, mais cruels. Il n’avait pas le droit de lui avoir fait ça… « Ma chère Isia, pardonne moi de disparaître et de ne pas être présent quand tu te réveilleras, mais je sais que j’aurais été incapable de partir si tu m’avais supplié de rester. Et il le fallait…Je suis désolé, tellement désolé. Je ne te perdrai jamais de vue, ne te sens pas abandonné. Ta chère maman est toujours à tes côtés, et je ne t’oublierai jamais, je serai toujours aussi présent qu’il me sera permis de l’être dans ta vie. Pardonne moi, et à bientôt. Même si je sais que ce n’est suffisant… » En effet, suffisant, c’était loin de l’être, un départ sans précédents, un tel choc… Digne de cruauté. Elle savait pourtant, malgré les instincts puériles qui refaisaient surface en cet instant, que son père n’était pas cruel, et puis elle savait qu’elle lui pardonnerait tôt ou tard. Le mal était fait, il lui fallait accepter…


« Il est reparti en France… ? »
« Oui… »


Les seules paroles qui furent échangées avant quelques temps…
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MessageSujet: Re: Isia Chaporelle   Isia Chaporelle EmptyDim 12 Avr - 0:15

Acte 3 : Renouveau, désespoir et dernière chutte


Les années passèrent et la jeune fille s’était résolue en peu de temps à ce nouveau mode de vie. De toute façon, elle n’avait pas vraiment eu le choix. Sa famille autrefois modèle à ses yeux n’était plus que deux morceaux distincts, deux vies séparées. Sa famille s’approchait ainsi de toutes ces familles autour d’elle, incapable de rester unie et heureuse. Le bonheur ne faisait-il plus partie du vocabulaire du moment ? A se demander si l’on en n’avait pas oublié le sens.
Elle resta à Londres avec sa mère, à Kensington. Leur relation ne se dégrada pas, restait cette complicité initiale, un seul vide, celui de la chaise inoccupée, et même une fois retirée, l’espace semblait toujours prêt à accueillir un nouveau membre.
Et pourtant, non comme dans tous ces contes de fées, Isia n’eut pas à accueillir un beau-père, méchant ou gentil. En fait, personne ne vint réconforter le bonheur perdu de cette famille. Isia avait continué à voir son père, régulièrement, par l’intermédiaire de voyages, d’invitations, mais progressivement, elle avait commencé à détourner ses invitations, prétextant des occupations inexistantes. Ce qui n’était pas pour déplaire à sa mère, bien entendu. Leurs rapports avaient beau rester cordiaux, on ne peut pas dire qu’elle se réjouissait des instants où sa fille la laissait toute seule.
Ainsi, peu à peu, la jeune fille s’était quelque peu éloignée de cette figure paternelle qu’elle avait tant adulée.
Ses études se déroulèrent sans qu’il soit nécessaire d’en parler souvent, y allant par procuration, sans trop en attendre quelque chose, y allant parce qu’il fallait bien, sans trop ronchonner mais sans en crier de joie. Isia, contrairement avec sa famille, n’avait jamais été de celles qui étaient au centre de toutes les conversations et qui ne savaient plus compter leurs amies. Ses relations se comptaient sur le bout des doigts, et encore, on ne peut dire qu’elle sut un jour donner une véritable confiance à l’une de ses camarades de classe. Elle accomplissait sa tâche d’élève avec zèle sans craindre de ce qu’on aurait pu dire d’elle. Les commentaires qu’on aurait pu porter sur elle ne l’atteignaient pas, ou plus, et elle parvenait à supporter très bien les agressions quotidiennes de la part de ceux qu’elle rencontrait. On la voyait beaucoup en dehors des autres, à s’appliquer à ses occupations, sans se préoccuper des autres, sans se préoccuper de savoir si on ne la dévisageait pas trop. Loin d’être insensible, elle avait appris à ne pas détourner les yeux de sa copie ou de la conversation de ses amies afin de ne pas être déçue d’une fois de plus être le sujet de moquerie des princesses de Londres, qui partageaient son école, pour son plus grand malheur. Ainsi, s’était-elle forgée ce caractère qui semblait froid et impassible, ce qu’elle n’était pas, comme toutes les filles de son âge.
Lorsqu’elle termina l’école et obtint son diplôme, un avenir qu’elle devait choisir s’imposait. La situation actuelle des choses n’avantageait pas ceux qui ne travaillaient pas, il valait mieux se trouver une occupation, travailler, afin d’éviter les mauvais pans de vie. Ainsi, devait-elle choisir sa voie, ses études.
Elle se lança dans des études qui même si ne la passionnant pas, permettait un avenir convenable et à la hauteur de ses ambitions. Des études de médecine. C’était toujours utile d’être médecin, pensait-elle, on aurait toujours besoin de médecins. Ainsi, elle quitta l’appartement de sa mère, au grand désarroi de cette dernière mais sans l’oublier pour autant, et alla s’installer dans un appartement plus modeste, quelque part près du collège où elle étudiait.
La vie qu’elle y mena fut la plupart du temps dépourvue de rebondissements ou de folles passions. Elle vivait seule, avec un chat. Lorsque enfin, elle crut que tout avait changé pour elle, qu’elle s’était trouvée la véritable personne, ce mythe auquel elle ne croyait, une personne à laquelle elle s’attacha rapidement et de laquelle elle ne croyait pouvoir se séparer un jour. Elle se laissa d’ailleurs emporter par ses sentiments, nouveaux, pleins d’ardeur, elle s’enflamma complètement, brûlant plus chaque jour pour cette personne à qui elle tenait tant. Pourtant, comme dans beaucoup de tableaux, il y avait une ombre. Une ombre qu’elle avait déjà cru voir, une ombre qui ressemblait étrangement à un vieux souvenir mis entre parenthèses.


Elle demeura assise sur le lit, quelques instants durant, l’entendant s’éloigner peu à peu. Ses yeux soulignés par de larges cernes, d’horribles fossés, et rouges, laissaient échapper d’éternelles larmes, ses yeux vairons qu’on disait si originaux et jolis d’habitude, ressemblait à ceux d’une jeune femme parfaitement normale, le visage déformé par la tristesse et la déception. Elle essuya ses larmes rapidement et se releva brusquement. Il lui était impossible de l’accepter, elle ne pouvait le laisser s’échapper. Elle n’avait pas mérité ça, elle n’avait pas mérité qu’il parte, qu’il l’abandonne, comme cela, sans réelle justification. Elle n’en pouvait plus de vivre sans justifications, sans qu’on lui explique définitivement pourquoi, les humains s’amusaient à déchirer, à détruire les autres, puis à les laisser à leurs tristes sorts. Elle le poursuivit, passant rapidement la porte de « leur » chambre et s’interposa entre lui et la porte d’entrée, qui devenait dés lors, la porte de sortie. Elle ne voulait pas le laisser passer. Il conservait cet air triste, déçu. Et elle, cet air terrorisé, ne sachant que faire, en détresse, et personne ne viendrait l’aider, personne ne viendrait la secourir. Et lui, il allait partir… Il allait l’abandonner sans dire mots, le visage baissé, toujours cette stupide déception au visage, n’osant la regarder. Mais pourquoi ? De peur de ne pas avoir le cœur de la quitter ? Qu’il le fasse alors ! Qu’il se rende compte ô combien il était stupide de le faire, de partir subitement. Il fallait qu’elle y arrive, il fallait qu’elle parvienne à le ramener à la raison, ou au moins qu’elle puisse comprendre pourquoi.


« Pourquoi ? Mais pourquoi ? »
« Ecoute…C’est trop tard. »
« Qu’est ce qui est trop tard ? Je croyais qu’on s’aimait. Je t’aime, moi. J’ai tout fait pour que ça aille, j’ai fait tout ce que je pouvais, j’ai vraiment fait de mon mieux pour être assez bien pour toi, pour que tu ne partes jamais, pour ne jamais te décevoir. Et malgré tous mes efforts…Je ne serais pas assez bien pour toi ? »
« Ce n’est pas ça le problème… »
« Alors c’est quoi ? Quand j’ai su que ça n’allait pas, j’ai tout fait pour changer, je me suis adaptée pour te plaire… Et toi… Toi tu m’as promis tant de choses, tu m’as dit tant de choses, des paroles que je croyais vraies, tu m’as tant juré que tu n’aimerais jamais plus comme tu m’aimais… Et te voilà, au seuil de la porte, à t’en aller, silencieux, comme un voleur… »
« … »
« Et tu ne réponds rien, pourquoi tu ne réponds rien ? Pourquoi ne serai-je jamais assez bien pour toi ? Pourquoi ne te mériterai-je jamais ? Tu peux me le dire… ?! »


En pareille situation, elle ne put contenir toutes les larmes de son corps, se brisant littéralement devant lui, tenant à peine debout, manquant de s’écrouler à chaque instant. Devant lui, qui semblait stoïque, ou à peine ému, que l’ancien « amour de sa vie » n’accepte pas son soudain départ. Elle se débattait pour rester là, pour l’empêcher, mais lui, s’impatientait. Bientôt il la poussait légèrement, pour passer.
Et elle… Elle resta là, ne souhaitant pas le retenir violemment, le regardant passer dans le couloir, armé de ses affaires. Il ne se retourna pas, il ne répondit rien, il promit juste sans en avoir l’intention, de la rappeler. La rappeler… Comme si ça allait pouvoir consoler son grand malheur. Il descendait les escaliers et elle le poursuivait encore et encore, sans lâcher prise. Il n’y prêtait pas attention, il avait dû s’y attendre après tout… Quand ils sortirent dehors, elle remarqua que le soleil rayonnait, que le vent était doux, et que la température clémente, climat quelque peu rare dans cette ville habituellement grise. Cela l’attristait encore plus, de savoir que certains passaient de bons moments tandis qu’elle était en train de se consumer littéralement devant l’indifférence inhumaine que semblait manifester cet homme qu’elle ne pouvait cesser d’aimer comme cela, en un instant, elle ne pouvait l’accepter.
Il se dépêchait, hâtait le pas pour s’en débarrasser plus vite. A l’instant où elle déposa sa main sur son épaule pour le retenir, une fois de plus, il se retourna violemment pour lui répondre « une bonne fois pour toutes ».


« Que veux-tu que je te dise ? Que j’en ai marre ? D’accord, j’en ai marre, tu m’oppresses. Et la vie que je mène avec toi est devenu un fardeau pour moi, je me lasse de toi, chaque instant je te hais encore plus, de me retenir avec toi, comme un objet, comme si je pouvais n’appartenir qu’à toi, comme si je ne devais rien attendre d’autre de la vie. Pourtant j’attends bien d’autres choses. Je suis désolée pour toi, mais oui, c’est ainsi… »

A ces paroles, elle ne sut que dire, elle resta figée, quelques instants… Elle ne réalisait même pas véritablement ce qu’il venait de lui dire, elle ne voulait y croire…Elle ne pouvait comprendre, elle voulait qu’il reste, et c’est comme si il n’avait rien dit. C’est comme si elle n’avait pas écouté, entendu. A cet instant, où elle se trouvait au bord de la rue, une voiture s’avançait et s’apprêtait à la dépasser. Mais imprévisiblement pour la voiture, alors qu’elle était restée immobile, Isia posa le pied sur la rue et s’avança pour le rattraper, une fois de plus.
Cette fois, elle n’y arriverait pas …

Ce fut très rapide, et très lent à la fois… Les pneus crièrent avec une telle intensité que toute la rue se retourna vers l’évènement, l’arrêt ne fut pas assez efficace, en un instant, le devant rentra en contact avec le grêle corps de la jeune fille qui fut propulsée à terre, lourdement, où sa tête se fracassa. Son visage fut épargné mais pas son cou, qui se brisa. Son visage se crispa soudain puis se détendit lorsque son corps rejoignit parfaitement le sol. Des cris déjà retentissaient da la rue, comme le jour où elle était tombée dans l’escalier. Tout le monde accourait autour de la jeune fille aux cheveux blonds qui venaient d’être renversée. Ses yeux ouverts commençaient à voir de moins en moins. La douleur elle aussi, s’atténuait. Elle sentait le sang qui brûlait, s’écouler de sa tête, se répandre sur le sol sans que personne ne put faire quelque chose. C’était déjà trop tard. Elle les entendait crier, s’affoler, et elle percevait encore le visage de cette personne qu’elle aimait et qui bientôt la conjuguerait au passé, le teint livide, n’osant pas s’approcher de son corps, n’osant rien lui dire, pas un mot. Il restait l’impuissant compagnon muet. Ainsi, ce seraient les paroles affolées des témoins qu’elle entendrait en dernier, car elle l’avait compris, malgré la faiblesse de ses capacités à réfléchir, elle se sentait mourir.
Ses traits fins s’apaisaient doucement et bientôt, ses paupières trop lourdes se clorent. Les cris diminuaient, elle se rappelait les instants d’une vie un peu trop vide pour une jeune fille de vingt-deux ans, une vie sans rebondissements, une vie sans trop d’espoirs inutiles, une vie qu’elle finissait sans sens, une vie où il ne lui avait valu rien de bon de se passionner pour quelque chose ou quelqu’un. Une vie où il aurait mieux valu conserver cette tempérance.
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Isia Chaporelle

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MessageSujet: Re: Isia Chaporelle   Isia Chaporelle EmptyDim 12 Avr - 0:19

    Pseudo : boh... euh je sais pas ptête bien "anne-so"
    Age : 18 années d'ignorance
    Avatar souhaité : Kate Bosworth
    Comment avez-vous découvert ce forum ? e-mail de masse de FF*
    Présence : Euh... Cela dépend des moments mais disoons présence régulière = 4 à 5 jours sur 7
    Autre : Youpie !
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    DIEU tout puissant.

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MessageSujet: Re: Isia Chaporelle   Isia Chaporelle EmptyDim 12 Avr - 1:14

Bonsoir et bienvenue parmi nous.
Je n'ai qu'un mot à dire: MAGNIFIQUE. Très belle présentation, même si quelques fautes se sont immiscées de ça de là dans cette dernière. Néanmoins ce fut très plaisant à lire.
Je te valide.
Bon jeu sur 7DS =)
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Isia Chaporelle

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MessageSujet: Re: Isia Chaporelle   Isia Chaporelle EmptyDim 12 Avr - 1:23

Merciii ô Dieu tout(e) puissant(e)
Et navrée pour les fautes d'orthographe, je devrais me relire plus sérieusement Isia Chaporelle 87832 .
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